* Me voilà appaisé.
Hier soir, après une fureur passagère, je suis monté, me suis assis à mon bureau, me suis roulé une clope, me suis sorti du papier et un stylo,
Et j'ai écrit, jusque tard.
Ce texte était personnel et destiné à mon "futur moi", mais à la réflexion, j'ai décidé de te faire partager mes dernières pensées, cela servira d'explication également aux "autres" un tant soit peu interessés, car c'est bien un moindre mal.
Il s'agit du texte original, j'ai uniquement supprimé quelques mots qui ne regardaient que nous. *
Mercredi 13 décembre 2007 0H47
Il est tard, comme chaque fois que je prends la plume. J'ai cherché assez longtemps de la musique triste à mettre en fond sonore, genre séparation, avec six mois de retard. A la bourre le mec, un peu.
Quel est le but du papier ? L'extériorisation, le souvenir ? Les deux sûrement. Je ne sais pourquoi, mais je sais comment. Je sais un peu donc. Sais-je tout ? Je refume au beau milieu de ma chambre, comme à l'époque, la clope repose dans le fond du porte-encent-dragon (cadeau de nos un an ?!). C'est finalement la compile-Noêl 2006 d'Audrey qui accompagne l'encre ce soir. Bon choix. Merci.
L'extériorisation est en cours, qu'en est-il du souvenir ? Je suis un anti-sentimental, dates aproximatives donc : il y a huit mois, rupture officielle en de bons termes, [...], retour de Montpellier, changement d'état d'esprit, engueulades incomprises/éhensibles, crescendo, puis elle rêve, on monte, on redescend, haut-bas, bas, bas, touché-coulé ce soir. Coup de hache final. Je l'ai appelé Dimanche, le besoin de mettre les choses au clair face à face très bientôt, encore tant d'efforts de bonne volonté, enchaînement sur un repas utopique remballé, et ce soir, grand vide. Pas de haine en fait en comparaison avec les mois précédents, juste un grand ras-la-coupe-au-bol : déployer autant de bonne volonté à arranger une situation (ce qui ne me resemble déjà guerre), et de surcroit en vain semble avoir eu raison de mon bon sens. Juste marre, et tant pis pour ces satanés futurs souvenirs, si chacune de mes relations doit se terminer en bain de sang coaguleux, alors ainsi soit-il.
J'y ai cru, j'ai cru que je pourrais me déroguer à vos règles de merde. Et bah non, mais ça je le sait au fond de moi depuis quelques mois. On a joué, pis on a perdu, c'est tout.
J'avais tant à te dire en face, a t'expliquer, j'avais tant mit en oeuvre pour le faire. Mais on ne découpe pas un gigot irradié avec une clef à molette ; quand un obèse progresse dans un couloir étroit, la plus fine des fleurs ne peut aller dans l'autre sens. Nous avons chacun joué ces deux rôles, puis avons échangé. Seuls les couleurs, les sons et les odeurs étaient différentes.
Soit tu ne sauras jamais ce qu'il fallait que je te dise (et vice-versa), soit c'est pour un jour indéterminé. Peut-être quand mon cancer se sera déclaré pourra-t-on prendre nos couilles dans nos mains et nous bouger le cul, dans l'urgence. C'est la notion de parler en face qui me manque, l'une de nos erreures étant de nature sociétaire : internet et les textos prenant à présent des bouts de vie à chacun, oubliant que le dialogue passe avant tout par l'expression du visage, le ton de la voix et la gestuelle.
Le fait est que chaque instant où je t'avais à mon bras, j'étais froncièrement fier que tu sois là. Il m'a juste fallut - trop - de temps pour m'en rendre compte.
Dans un film, la lettre est lue en voix off, le héros l'écrit en trois minutes, le temps de quelques accords sur-médiatisés et le chef des effets spéciaux a parsemé le torchon pondu par ce dernier (qui écrit très mal) de gouttes d'eau savament disposées, parce qu'il a beaucoup pleuré le pauvre petit chat. La réalité est tout autre : je reçois dans la gueule toute la fumée de ma clope, il fait froid parce que ma fenêtre est ouverte, le CD en est à sa onzième chanson et si je devais pleurer, ce serai sur la classique bêtise humaine dont tout le monde parle mais que personne ne comprend plutôt que sur la perte d'un être "cher" (tout s'achète aujourd'hui).
C'est peut-être ma mufflerie, secondée par ma non-classe et mon anti-romantisme qui parle, mais tant pis, je suis capable de - rire de - tout, à commencer par mes propres mots, c'est ce qui me rappelle que je suis vivant.
La preuve en mot/nicotine, me voilà parfaitement serein, un semi-sourire aux lèvres, que j'ai gercées. Seule subsiste cette sensation que tout n'est pas dit, et que tout ne le sera jamais. Mais pour le coup, je me permet de décliner allègrement toute responsabilité, la mélancolie me rendra visite un soir de temps en temps sûrement.
J'ai fait des erreures, je les aurait toutes reconnues et assumées, et d'autres encore peut-être si j'en avait eu le temps. Mais sur le dernier côté du Rubicube qu'est notre histoire, j'ai neuf faces de même couleur, cela je le sait, et m'en félicite.
Ainsi je ne taxerai plus de crédit en texto à mes camarades, ainsi je peux m'épanouire en toute bonne conscience, ainsi se termine - provisoirement ?! - notre histoire, l'histoire de la belle blonde et du gros dégueulasse, l'histoire qui fut nôtre, qui fut mienne. Et si le regret est une fine cigarette et le souvenir tout le goudron contenu dans un paquet de tabac, alors j'écrase un dernier mégot et refumerai demain (apprécie la métaphore emo, futur moi).
J'aurais aussi pu publier des photos de toi "génantes" et lancer des saloperies dans ton dos, noyer mon pseudo-chagrin dans la haine la plus totale en essayant de t'en mettre le maximum dans la gueule, mais tout cela ne m'intéresse guerre : je crois que nous avons mérité notre repos, et je ne suis de toutes façons pas comme ça.
Je suis à présent parfaitement calme, le mal est parti avec l'encre bleue, je me sens vide, mais dans le bon sens cette fois. Libéré, sûrement pas de toi, mais de la sensation d'échec que ces derniers mois ont engendré en moi. A présent je suis lisse comme comme une pierre bien éduquée, et plus rien ne peux me conscerner de ce que j'ai trop donné au futur. Je regarderai glisser tout cela sur une bulle de béton du haut de mon rocher.
Alors dormons BeElle, d'un sommeil controversé mais efficace. Si tu n'es certes pas morte il y a quatre mois, alors c'est moi qui m'assassine à/devant tes yeux cette nuit.
A notre adolescence commune fort heureuse, aux bains bleus, à Laura et à Sullian, à la nuit,
Hier soir, après une fureur passagère, je suis monté, me suis assis à mon bureau, me suis roulé une clope, me suis sorti du papier et un stylo,
Et j'ai écrit, jusque tard.
Ce texte était personnel et destiné à mon "futur moi", mais à la réflexion, j'ai décidé de te faire partager mes dernières pensées, cela servira d'explication également aux "autres" un tant soit peu interessés, car c'est bien un moindre mal.
Il s'agit du texte original, j'ai uniquement supprimé quelques mots qui ne regardaient que nous. *
Mercredi 13 décembre 2007 0H47
Il est tard, comme chaque fois que je prends la plume. J'ai cherché assez longtemps de la musique triste à mettre en fond sonore, genre séparation, avec six mois de retard. A la bourre le mec, un peu.
Quel est le but du papier ? L'extériorisation, le souvenir ? Les deux sûrement. Je ne sais pourquoi, mais je sais comment. Je sais un peu donc. Sais-je tout ? Je refume au beau milieu de ma chambre, comme à l'époque, la clope repose dans le fond du porte-encent-dragon (cadeau de nos un an ?!). C'est finalement la compile-Noêl 2006 d'Audrey qui accompagne l'encre ce soir. Bon choix. Merci.
L'extériorisation est en cours, qu'en est-il du souvenir ? Je suis un anti-sentimental, dates aproximatives donc : il y a huit mois, rupture officielle en de bons termes, [...], retour de Montpellier, changement d'état d'esprit, engueulades incomprises/éhensibles, crescendo, puis elle rêve, on monte, on redescend, haut-bas, bas, bas, touché-coulé ce soir. Coup de hache final. Je l'ai appelé Dimanche, le besoin de mettre les choses au clair face à face très bientôt, encore tant d'efforts de bonne volonté, enchaînement sur un repas utopique remballé, et ce soir, grand vide. Pas de haine en fait en comparaison avec les mois précédents, juste un grand ras-la-coupe-au-bol : déployer autant de bonne volonté à arranger une situation (ce qui ne me resemble déjà guerre), et de surcroit en vain semble avoir eu raison de mon bon sens. Juste marre, et tant pis pour ces satanés futurs souvenirs, si chacune de mes relations doit se terminer en bain de sang coaguleux, alors ainsi soit-il.
J'y ai cru, j'ai cru que je pourrais me déroguer à vos règles de merde. Et bah non, mais ça je le sait au fond de moi depuis quelques mois. On a joué, pis on a perdu, c'est tout.
J'avais tant à te dire en face, a t'expliquer, j'avais tant mit en oeuvre pour le faire. Mais on ne découpe pas un gigot irradié avec une clef à molette ; quand un obèse progresse dans un couloir étroit, la plus fine des fleurs ne peut aller dans l'autre sens. Nous avons chacun joué ces deux rôles, puis avons échangé. Seuls les couleurs, les sons et les odeurs étaient différentes.
Soit tu ne sauras jamais ce qu'il fallait que je te dise (et vice-versa), soit c'est pour un jour indéterminé. Peut-être quand mon cancer se sera déclaré pourra-t-on prendre nos couilles dans nos mains et nous bouger le cul, dans l'urgence. C'est la notion de parler en face qui me manque, l'une de nos erreures étant de nature sociétaire : internet et les textos prenant à présent des bouts de vie à chacun, oubliant que le dialogue passe avant tout par l'expression du visage, le ton de la voix et la gestuelle.
Le fait est que chaque instant où je t'avais à mon bras, j'étais froncièrement fier que tu sois là. Il m'a juste fallut - trop - de temps pour m'en rendre compte.
Dans un film, la lettre est lue en voix off, le héros l'écrit en trois minutes, le temps de quelques accords sur-médiatisés et le chef des effets spéciaux a parsemé le torchon pondu par ce dernier (qui écrit très mal) de gouttes d'eau savament disposées, parce qu'il a beaucoup pleuré le pauvre petit chat. La réalité est tout autre : je reçois dans la gueule toute la fumée de ma clope, il fait froid parce que ma fenêtre est ouverte, le CD en est à sa onzième chanson et si je devais pleurer, ce serai sur la classique bêtise humaine dont tout le monde parle mais que personne ne comprend plutôt que sur la perte d'un être "cher" (tout s'achète aujourd'hui).
C'est peut-être ma mufflerie, secondée par ma non-classe et mon anti-romantisme qui parle, mais tant pis, je suis capable de - rire de - tout, à commencer par mes propres mots, c'est ce qui me rappelle que je suis vivant.
La preuve en mot/nicotine, me voilà parfaitement serein, un semi-sourire aux lèvres, que j'ai gercées. Seule subsiste cette sensation que tout n'est pas dit, et que tout ne le sera jamais. Mais pour le coup, je me permet de décliner allègrement toute responsabilité, la mélancolie me rendra visite un soir de temps en temps sûrement.
J'ai fait des erreures, je les aurait toutes reconnues et assumées, et d'autres encore peut-être si j'en avait eu le temps. Mais sur le dernier côté du Rubicube qu'est notre histoire, j'ai neuf faces de même couleur, cela je le sait, et m'en félicite.
Ainsi je ne taxerai plus de crédit en texto à mes camarades, ainsi je peux m'épanouire en toute bonne conscience, ainsi se termine - provisoirement ?! - notre histoire, l'histoire de la belle blonde et du gros dégueulasse, l'histoire qui fut nôtre, qui fut mienne. Et si le regret est une fine cigarette et le souvenir tout le goudron contenu dans un paquet de tabac, alors j'écrase un dernier mégot et refumerai demain (apprécie la métaphore emo, futur moi).
J'aurais aussi pu publier des photos de toi "génantes" et lancer des saloperies dans ton dos, noyer mon pseudo-chagrin dans la haine la plus totale en essayant de t'en mettre le maximum dans la gueule, mais tout cela ne m'intéresse guerre : je crois que nous avons mérité notre repos, et je ne suis de toutes façons pas comme ça.
Je suis à présent parfaitement calme, le mal est parti avec l'encre bleue, je me sens vide, mais dans le bon sens cette fois. Libéré, sûrement pas de toi, mais de la sensation d'échec que ces derniers mois ont engendré en moi. A présent je suis lisse comme comme une pierre bien éduquée, et plus rien ne peux me conscerner de ce que j'ai trop donné au futur. Je regarderai glisser tout cela sur une bulle de béton du haut de mon rocher.
Alors dormons BeElle, d'un sommeil controversé mais efficace. Si tu n'es certes pas morte il y a quatre mois, alors c'est moi qui m'assassine à/devant tes yeux cette nuit.
A notre adolescence commune fort heureuse, aux bains bleus, à Laura et à Sullian, à la nuit,
à la une, à la deux et bon vent.
Mercredi 13 décembre 2007 1H54 Bientôt Noêl...
Mercredi 13 décembre 2007 1H54 Bientôt Noêl...
Tu ne crois pas à l'amour, dis-tu. Et tu dis aussi qu'au fond, tu n'as pas pu te déroger à "nos règles de merde"... On peut appeler ça une prise de conscience ?
Rien à ajouter si ce n'est bon vent à l'un et l'autre...