Ça commence par un regard.
Ou un effleurement. Une poignée de main ou un baiser  sur la joue qui eussent dû être ordinaires, mais où le corps se liquéfia. Soudain flotte dans l’air une fabuleuse odeur de tempête hormonale. Dans l’étourdissement du désir, j’en ferme les yeux. Bien sûr je pourrais essayer de l’oublier. Mais je sais ce qu’il en sera. Et déjà, la nostalgie me prend, à la pensée de toutes ces heures de rêves lancinants qui m’attendent. C’est alors que souvent je prends ta main et que sous l’influence de quelque rosé bu sous quelque romantique tonnelle, tu me souris. Nos vêtements embaumant le tabac s’écroulent au sol, je crois que nous sommes heureux. Tes caresses. La jouissance. Et tes doutes que tu murmures alors que chacun de mes souffles devrait t’apporter réponse. On s’éloigne, il fait si chaud. Je n’ose encore lâcher ton bras, je m’endors, blottie contre ton corps, je n’ai plus peur de rien.
Or, et cela de toute éternité après la nuit, vient le matin.
Dimanches d’aujourd’hui, dimanches de toujours,
que je voudrais perpétuellement constellés de petites taches de foutre.

« -Tu penses que ça va durer, nous deux ?
-J’espère »

Dans x temps, il s'peut que les lamelles de mes semelles se déconnectent et que tu les prennes, sur la gueule.  Je t’aime.