Samedi 28 novembre 2009 à 19:50

Sur les marches de l'école en face, là-même ou il y a quelques jours l'écran s'illuminait sous la dureté de tes mots, se consument cigarettes sur cigarettes, portable à présent muet, avec cette impression que le temps s'est arrêté pour mieux savourer sa victoire.
Les réverbères trouvent de nouveau à mon poignet l'argent dans lequel se refléter, symbole respectif du don de soit à l'autre quand il scintille au poignet d'une demoiselle, aujourd'hui récupéré.
Nos quinze violoncelles mélodiant de douces mesures m'ont rendu le cafard, là où l'oeuvre t'aurait sûrement émue.
L'appétit est revenu, ce n'est pas bon signe, ça veut dire que les larmes et le manque ne vont sûrement pas tarder. L'envie masturbatoire quant à elle n'a toujours pas refait surface, étonnant venant d'une pratique jusqu'ici plus que quotidienne.
Par contre toujours aucune nouvelle de dame bouteille, c'en est étonnant.
Esprit en stand-by et corps en décrépitude, c'est un samedi comme un jour de la semaine, solitaire et pluvieux.

Vendredi 27 novembre 2009 à 20:47

Je suis vide de toute émotion, et je n'ai toujours ni faim, ni soif.
Dans ma tête cette même litanie que j'exècre, à laquelle je ne veux pas croire mais qui toujours revient,
"Tu as tout gâché".

Vendredi 27 novembre 2009 à 20:32

C'est tellement facile de dire un truc pareil quand l'autre ne te regarde pas dans les yeux, c'est tellement facile de dire "au revoir" au téléphone, tellement facile de tout plaquer derrière quelques mots. Tu m'as bien eu, comme une merde en fait, au moment où je m'y attendais le moins, au moment où je me disais que j'allais trop loin, que tu étais ce que j'avais de plus précieux, et que les rares choses qui ont encore de la valeur à mes yeux se doivent d'être protégées, que par conséquent plus jamais je ne me mettrais dans un état où le contrôle m'échappe quand tu es à mes côtés. J'étais prêt, je crois.
Ce week-end je t'emmenais au concert, car tu me disais "le Roi du Monde" derrière mon instrument, puis j'aurais fait semblant de savoir cuisiner aux chandelles ; je suppose qu'on aurait fait l'amour, qu'on aurait échangé nos orgasmes, plusieurs, de plus en plus forts, avant que tu ne t'endormes dans mes bras. Dans la nuit je suppose que je me serais un petit peu écarté car tu avais la couette, et moi trop chaud, mais quelle importance ces quelques centimètres d''écart, puisque tu étais là ? Je suppose...
Mais voilà, hier tu m'as blessé au moment où mes plaies semblaient se refermer - enfin. A tel point que je m'étonne de ne pas être à ta poursuite pour te demander de me pardonner toutes mes erreurs, de te promettre Ciel et Terre en te serrant contre moi. Mais non, je n'en ai pas envie, vraiment, je n'en ai pas le goût, d'ailleurs quel goût me reste-t-il en bouche ? L'amertume ? Combien de temps ça fait qu'on ne l'avais pas vu lui ?
Tu m'as laissé pour mort sous la pluie, alors j'ai joué ton jeu une dernière fois : j'ai fait le mort, toute la journée, auprès des menteurs et des faux-jetons, au profit de quelques cigarettes avec quelque innocent qui subsistait à quelques pas de chez moi.
Je t'avais tout pardonné Manon, je t'avais offert tout ce que j'avais, mais mercredi j'ai juste eu l'impression d'avoir vendu mon âme. C'est dur de ressentir quelque goût que ce soit, sans âme.
Alors quand tu as posé ta main sur mon genou en me susurrant que "j'allais y arriver", j'ai juste eu le temps de me demander ce que ça pouvait bien te foutre que je te la virait d'un geste ramollo tout en attrapant mon feu, pour ne pas te la carrer en travers de la gueule.

Vendredi 27 novembre 2009 à 20:16

Il n'est plus question de craquer, de fléchir et de réfléchir, de glisser et de tomber. Il n'est plus question de pitié, de fausseté. Il n'est plus question de cafés, de shooters générals et de baisers. Que ceux qui ont conseillé ma chute ne tentent plus, hypocrites, de tendre leurs filets troués et boueux, j'y passerai à travers comme de vos vains appels : je vous emmerde, voilà la vérité. "C'est comme ça" tu te souviens ?
Bien sûr que tu finiras par craquer Ducon. Que cherches-tu, te prouver que cette fois-ci tu résistes, à punir ceux qui ne t'ont rien fait ; à sauver ta grasse peau ou bruler celle des autres ? "Vous ne m'aurez pas, pas cette fois", voilà ce que gerbe mon gros bide, vous ne me verrez pas me noyer pour la deuxième fois - quoiqu'apparemment vous ne m'ayez jamais vu nager en surface. Là est tout le problème de la colère subjective : êtes vous crédules et certes hypocrites, ou suis-je accro et parano ?
Au fond peu importe, il ne suffit que d'une décision pour chambouler le quotidien, le rituel de la danse collé-serré, celui de la bière et de la baise.
Les bruits n'ont pas du s'arrêter de fuir en mon absence, preuve en est, il n'est nul doute qu'on me criera à ma troisième bouteille en deux jours avant que je n'aie fait éclater la première goutte de bière sous ma langue. Cela n'a plus d'importance, qu'on me crache dessus une fois célibataire plutôt que vous n'effleuriez ma moitié quand elle est à mes côtés, aujourd'hui je m'en carre profond, en Sullian entier.
Vivement la tempête, tu baiseras qui - tu - voudras pour te rassurer pendant que j'enchainerais les clopes sur des musiques tristes, pour faire comme tout le monde, jusqu'à ce que je m'endorme au bras de ma maîtresse, tu sais, celle pour qui tu t'es tirée.
Coupons les portables, et les doigts de ceux qui les utilise.

Vendredi 27 novembre 2009 à 20:02

Bethany & Rufus, No More Songs

"C'est comme ça parce que tu es alcoolique et que tous tes câlins, ton argent et tes promesses n'y feront rien"
Mes yeux ont brillé, mais aucune larme ne s'en est échappé. Trop tôt pour pleurer, trop sobre aussi. Il était un Sullian qui rendait sa compagne heureuse, il a disparu quand il a du en rendre deux à la fois. Sa carapace, sa répartie, sa joie et sa force sont timidement revenus au fil des mois sous la forme d'une petite fille blonde qui lui en proposait une autre, plus petite encore, qu'il aurait pu protéger de ses grosses mains sales, de son petit coeur bandé. Laisser partir la personnification de ses talents, de sa vie retrouvée, ce n'est que perpétuer le cercle du renouveau, ressortir le tire-bouchon et le pinard à 1€42, c'est refaire couler des litres de grammes en quelques minutes pour ne plus avoir peur, et chialer un bon coup enfin, c'est pécher là ou il a déjà tellement merdé. Est-ce injuste, et surtout, pour qui l'est-ce ? Pour toi qui a sacrifié 2009 à de veines attentes ou pour moi qui donnait toute mon âme à te contenter, à taper du pied pour t'avoir ne serait-ce que quelques instants de plus à mes côtés ? Il est temps d'arrêter l'égoïsme, c'est bien pour toi que ça l'est. Tu auras vu en moi l'entité qui t'a sauvée, alors que tu t'es sauvée toute seule, que j'ai juste eu la chance, le culot, de me trouver là à ce moment-là. Comme je suis désolé de n'être qu'un pauvre imbécile en qui tu as vu un amoureux, vil et trompeur. C'est le goût, encore timide, qui disparait de lignes en lignes, et si il est encore trop tôt pour y croire, il faudra bien s'y résigner : c'est fini.
Quelle ironie que tu te sois battue tout ce temps pour me rendre stylo et papier, sans jamais comprendre que ce n'est que la douleur qui se couche sur petits carreaux. Si tu l'avais compris, à l'inverse tu aurais eue foi en ta persévérance, en tes caresses, en tes mots susurrés derrière l'oreille; et peut-être m'aurais-tu laissé cette dernière chance que je nous offrais. "Encore une fois tout se casse la gueule, une bouteille soutenait l'oeuvre d'art, et plutôt que de l'y laisser tu t'en es emparé pour la vider ; le temps de la replacer ni vu ni connu, tu n'as pu que constater que gisait à tes pieds l'amour de ta moitié, tu étais fin ivre, et t'as rigolé, enflé". Profite, demain, fini le rire, fini le sous-rire. Tes métaphores bidons ne sauveront pas ton foie, ni tes relations. Tout fout le camp dans un dernier souffle, un dernier mensonge qui dit "je n'en peut plus, et tu n'as rien vu, connard !". Rien n'a plus de sens, Manon s'en va et Sullian retombe parce que toutes les qualités de Sullian ne vaudront jamais son défaut. Allez va-t-en, y'a file d'attente au bureau des réclamations, et ça fait trop longtemps que ça gueule "mais largue-le" dans la queue.
Au fond pourquoi écrire tout toi qui te targues d'avoir su le faire ? L'amour que tu donnes ne sera jamais qu'un modèle de souffrance et d'addiction.
J'espère que tu coures vite Princesse, le souvenir est immatériel, il n'a en aucun cas besoin de s'entraîner au 3x500 pour te moisir le cerveau de tortures intimes et de regrets.
"C'est comme ça".

Mardi 17 novembre 2009 à 23:51

"Et de l'autre côté de la rue, la petite fille pleure encore."

C'est sûr que douze + treize mots et un smiley en deux mois,
Cela s'appelle n'être plus que l'ombre littéraire de soi-même.

http://cyriel.cowblog.fr/images/DSC02463-copie-1.jpg
Dimanche 22 novembre 2009, départ vers la réflexion, la recherche des mots égarés et l'isolement sensoriel.

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